Comment agir en faveur de l’insertion professionnelle ?

Aujourd’hui en France, de nombreux jeunes et adultes se retrouvent sans emploi et incapables de réussir leur insertion professionnelle. Si des professionnels essaient quotidiennement de remédier à cette situation, l’intégration en entreprise de certains publics reste compliquée. Problèmes de formation, de compétences, de diversité sociale ou encore de handicap, il existe de multiples obstacles au travail dans notre société. Pour comprendre comment réussir l’insertion professionnelle des publics précaires, faisons un état des lieux des mesures possibles.

SOMMAIRE
1- Réussir l’insertion professionnelle des publics précaires
2- Réussir l’insertion professionnelle avec l’accompagnement vers l’emploi
3- Réussir l’insertion professionnelle par le parcours d’intégration dans l’entreprise
4- Réussir l’insertion professionnelle par les parcours Emploi Compétences

Réussir l’insertion professionnelle des publics précaires

Pour comprendre comment agir en faveur de l’insertion professionnelle, il faut analyser le profil des personnes concernées. Ces dernières, désignées communément par le terme de « public précaire », sont principalement composées des :

- allocataires du RSA ;
- chômeurs de longue durée ;
- jeunes sans qualification ;
- personnes en situation de handicap.

Il s’agit donc d’un vaste panel au sein duquel l’âge n’a que peu d’importance. Jeune ou adulte, chaque situation a ses propres caractéristiques, qui expliquent bien souvent à elles seules l’inaccessibilité de l’emploi.

Au-delà de la personne exclue, il faut aussi avoir connaissance du contexte et de la situation dans laquelle cette dernière évolue. De même, si l’élaboration d’un projet professionnel peut permettre d’obtenir un poste stable, une sensibilisation du monde du travail n’est pas superflue. C’est dans cette optique qu’œuvrent d’ailleurs les différentes structures d’insertion, en construisant un réseau avec les bassins d’emploi et les entreprises.

Derrière la prise en charge directe des publics en difficulté, il faut donc aussi remodeler les pratiques de recrutement et l’intégration professionnelle en entreprise. En effet, les causes des difficultés d’accès à l’emploi se jouent sur ces deux créneaux, et non uniquement sur les seuls critères de la personne accompagnée.

Réussir l’insertion professionnelle avec l’accompagnement vers l’emploi

La recherche d’un travail exige certains prérequis que ne possède pas toujours la personne en situation d’exclusion. À ce titre, les structures d’insertion élaborent pour chaque concerné un projet professionnel qui fait office de véritable parcours vers l’emploi. De la préparation d’un diplôme ou d’une formation aux méthodes de candidature et d’entretien, cet accompagnement personnalisé est indispensable.

Préparer les candidats à l’embauche

Plusieurs problématiques rassemblent souvent les personnes exclues du monde professionnel. Parmi elles, on remarque notamment une méconnaissance du cadre qui entoure le travail. Ponctualité, assiduité, acceptation de la hiérarchie ou communication avec les autres, autant de points qu’il est nécessaire de travailler pour conserver son emploi. De même, il peut être nécessaire de développer les capacités professionnelles des candidats en situation d’exclusion. Polyvalence, sens de l’organisation ou travail en équipe ou même savoir-faire, avant d’envisager un emploi ou une formation, il faut aider chaque personne à comprendre l’entreprise et à s’y investir.
Également, il convient de préparer les personnes exclues de l’emploi au processus de recrutement. De la lettre de candidature à l’entretien dans un service de ressources humaines, de nombreux outils et comportements sont à maîtriser pour espérer intégrer une entreprise ou une société.

Développer l’emploi de proximité

Particulièrement touchés par les difficultés d’accès au travail, les habitants des quartiers sensibles et prioritaires sont souvent laissés pour compte. Pourtant, afin de lutter contre la précarité et les discriminations, ce sont vers ces secteurs que les entreprises doivent aussi se tourner. Grâce à la RSE, la Responsabilité Sociétale des Entreprises, de nombreuses sociétés ont mis en œuvre des dispositifs de recrutement sur ce principe. Par exemple, le groupe Casino a choisi depuis longtemps de tisser son réseau avec ces quartiers, grâce notamment au soutien des structures d’insertion. L’objectif pour l’entreprise est d’embaucher entre 20 et 30 % de ces publics précaires.

Favoriser la mobilité géographique et professionnelle

Grande cause de l’exclusion du travail, la mobilité géographique et professionnelle est un vrai problème en France. En effet, s’il est difficile de trouver un travail en fonction de ses compétences dans certaines régions, d’autres proposent de grandes opportunités. Malheureusement, rares sont les personnes sans activité à pouvoir faire l’expérience d’un déménagement pour raisons professionnelles. Alors que la plupart des candidats sont ouverts à la mobilité géographique, ce sont les conditions de logement, la scolarité des enfants ou l’emploi du conjoint qui peuvent poser problème. Autant de problématiques qui doivent donc aussi intégrer le projet professionnel. Pour cette raison, les structures d’insertion travaillent sans cesse avec les entreprises, afin de prendre en charge ces aspects et sécuriser les candidats potentiels.

Réussir l’insertion professionnelle par le parcours d’intégration dans l’entreprise

L’intégration d’un nouveau salarié dans une entreprise peut être une phase délicate pour l’insertion professionnelle. En effet, durant cette étape, la personne doit créer un lien avec son nouveau cadre de travail, sous peine de ne pas conserver son emploi. Dans cette optique, il est donc nécessaire de préparer l’arrivée du salarié dans l’entreprise en organisant un parcours d’intégration primordial et en assurant un suivi de la personne pendant les premiers mois. Voyons plus en détail en quoi consistent ces différentes phases.

Faciliter l’insertion dans une nouvelle entreprise

Première action à mener pour faciliter l’insertion professionnelle en entreprise, la préparation de l’arrivée du nouveau salarié. Cela commence notamment par une information correctement transmise aux équipes déjà en place, une préparation de son espace de travail et une journée d’intégration, au cours de laquelle il est familiarisé à son nouvel environnement. Si cela peut sembler anodin, c’est un principe qui s’impose plus que jamais pour les salariés en situation de handicap.
De la même façon, il est recommandé aux entreprises de désigner un tuteur volontaire. Supérieur hiérarchique ou non, celui-ci a vocation de guider la nouvelle recrue, aussi bien sur son poste que dans sa relation avec la société.

Suivre l’intégration dans la vie de l’entreprise

Il est important de comprendre que les premières semaines passées à un nouveau poste sont essentielles pour tous les salariés. À ce titre, un suivi semble nécessaire durant les 6 premiers mois, surtout lorsque le salarié a bénéficié des services d’une structure d’insertion. Pour fidéliser ce dernier et lui donner envie de s’investir dans l’entreprise, celle-ci ne doit pas hésiter à suivre son évolution. Le but est de renforcer son épanouissement et de l’épauler face à ses premières problématiques. C’est grâce à ce parcours sur plusieurs mois, professionnel et social, que l’entreprise forme ses futurs meilleurs éléments.

Réussir l’insertion professionnelle par les parcours Emploi Compétences

Au-delà de l’accompagnement que les structures d’insertion et les services publics fournissent auprès des personnes exclues du travail, il existe un plus large éventail de mesures d’aide à l’embauche, par exemple les parcours Emploi Compétences. En quoi consistent-ils et à qui bénéficient-ils ? C’est ce que nous allons voir.

Le principe des parcours Emploi Compétences

Nés de la suppression des contrats aidés à partir de janvier 2018, les parcours Emploi Compétences, aussi appelés PEC, reposent sur un triptyque emploi-formation-accompagnement. À ce titre, ils doivent donc permettre à la personne cherchant du travail de :

- trouver un poste assorti à ses compétences ;
- avoir un accès facilité à la formation ;
- bénéficier d’un accompagnement par son employeur et un référent des services publics.

Mis en action grâce à un contrat CUI-CAE, contrat unique d’insertion et contrat d’accompagnement dans l’emploi, les PEC ne concernent que le secteur non marchand. En CDI ou CDD de 9 mois minimum, les contrats conclus peuvent être à temps plein ou à temps partiel. De même, le salarié ainsi encadré bénéficie des mêmes conditions de travail que n’importe qui, ainsi que des mêmes droits et obligations.

Les bénéficiaires des contrats CUI-CAE

Les contrats conclus dans le cadre des parcours emploi-compétences sont uniquement destinés aux personnes en recherche de travail rencontrant des difficultés sociales et professionnelles. Ils concernent donc principalement le public précaire des allocataires du RSA, chômeurs de longue durée, jeunes sans diplômes et personnes en situation de handicap. Une attention toute particulière est d’ailleurs accordée à ces derniers, tout comme aux résidents des quartiers prioritaires. Toutefois, seuls quelques professionnels de l’insertion peuvent valider la demande d’un PEC :

- un référent RSA ;
- un référent Pôle emploi ;
- un référent d’une mission locale ;
- un référent de Cap emploi.

Les obligations de l’entreprise dans le cadre du PEC

Les parcours Emploi Compétences doivent permettre à la personne de développer des comportements professionnels et des compétences transférables à d’autres métiers en forte demande. Cela signifie que l’entreprise, qui accueille un salarié sous contrat CUI-CAE doit accompagner au quotidien son nouvel élément à travers la prise de poste, l’évaluation des compétences, l’aide à la construction du projet professionnel ou encore l’accès à la formation.