Adopter la Responsabilité Sociétale des Entreprises pour une économie éthique

La Responsabilité Sociétale des Entreprises ou RSE défend l’idée d’une économie éthique basée sur l’humain, les ressources et l’environnement. Elle s’installe peu à peu dans les esprits depuis les années 60. La lutte contre l’exclusion sociale présente une des actions de la RSE. Des liens ont été relevés entre le travail temporaire et l’insertion professionnelle. Mais quels sont les autres apports de la RSE à la société ? Quelle place occupe-t-elle dans l’entreprise ? Dispose-t-elle d’outils et de supports suffisants pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux ? Voyez ce qui suit.

SOMMAIRE
1- RSE : des enjeux multiples pour la société
2- RSE : comment mesurer la performance
3- RSE : que dit la loi en France ?
4- L’insertion à l’aide des ETTI
5- Les apports de la RSE aux entreprises

RSE : des enjeux multiples pour la société

La RSE s’impose peu à peu dans les entreprises. Mais qu’est-ce que la RSE exactement ?
Voyons la définition, les enjeux et la gouvernance de la RSE.

La RSE : une vision globale de l’économie

La RSE est souvent assimilée à la mise en place d’actions en faveur de l’environnement. Mais la RSE va bien plus loin et entre dans le sillon du développement durable. Elle se traduit par la prise en compte par les entreprises des problématiques sociales et environnementales dans leurs activités et interactions avec les parties prenantes. La RSE est basée sur le volontariat.

Les détracteurs de la RSE disent qu’elle présente au mieux une communication calculée, au pire des pratiques pour redorer l’image de l’entreprise et éviter le rejet des consommateurs.
Mais est-ce vrai ?

La RSE : une vision globale de l’économie

Enjeux économiques. La RSE a la vocation d’aboutir à un comportement éthique de l’entreprise dans la définition de sa stratégie économique et la pratique de ses activités. Elle exprime, à tous les niveaux, une responsabilité sociale et une écoresponsabilité fortes. L’entreprise participe au développement durable et cherche à réduire son empreinte carbone. Elle est également attentive à la provenance des matières premières exploitées dans le respect des principes du développement durable.

Enjeux sociaux. Lutter contre l’exclusion, arriver à un meilleur partage des richesses et apporter le bien-être au travail dans l’entreprise sont les quelques enjeux sociaux de la RSE. Pour assumer pleinement sa responsabilité sociale, l’entreprise doit entreprendre des actions sur plusieurs axes :

- Respecter les droits de l’homme ;
- Être à l’écoute des parties prenantes ;
- Augmenter le pouvoir d’achat de ses salariés.

Enjeux environnementaux. De plus en plus d’entreprises mettent en place une gestion de l’environnement au sein de leurs services pour soutenir la RSE. Elle vise à réduire les déchets et les émissions de gaz à effet de serre. Ces sociétés instaurent des pratiques de bon sens qui engagent la responsabilité de tous les salariés :

- choix des fournisseurs selon une approche éthique ;
- meilleure gestion des énergies dans l’entreprise ;
- adoption de l’écoconception des produits et services.

La RSE : une vision globale de l’économie

Selon une étude menée par L’Observatoire de la RSE (Orse) sur la gouvernance de la RSE au sein des entreprises, 100 % des sociétés du CAC 40 ont une personne chargée de la RSE. Ce chiffre est de 46 % pour les ETI et 20 % pour les PME.

- Dans 46 % des cas, la fonction RSE est rattachée à la direction générale. C’est un gage de réussite pour la RSE ;
- 13 % à la direction de la communication ;
- 12 % au secrétariat général.

RSE : comment mesurer la performance ?

Pour aider les entreprises à mesurer leur degré d’implication, des outils et labels RSE sont mis en place. Leurs objectifs sont multiples :

- mise en valeur des actions entreprises en faveur de la RSE ;
- prise en compte des avis des parties prenantes ;
- pratique d’une communication responsable.

Label ISO 26000

C’est une norme internationale de responsabilité sociétale des organisations. Elle définit comment les entreprises doivent participer au développement durable. Elle est la référence d’autres labels.

Label LUCIE

C’est un label RSE aligné sur la norme ISO 26000. Sa mise en œuvre est simple et adaptée à différents types d’entreprise.

Le label LUCIE se déroule en 5 étapes. De l’auto-évaluation de l’entreprise en matière de RSE à l’obtention du label LUCIE 26000, en passant par la mise en place d’un plan de progrès, LUCIE fait partie des outils qui aident les entreprises à intégrer la RSE et le développement durable dans leurs activités.

Discussion avec les parties prenantes

Il présente un axe important de la démarche RSE et développement durable d’une société. Il dépasse le cadre d’une simple information ou communication. C’est une stratégie d’interaction à part entière qui vise à pérenniser les relations avec les parties prenantes, obtenir le soutien lors des décisions importantes et légitimer les actions mises en place.

Les entreprises qui souhaitent instaurer une démarche RSE peuvent se référer au guide publié par le réseau des acteurs du développement durable pour préparer la définition de leur propre dialogue avec les parties prenantes.

Déclaration de performance extra-financière

Elle remplace le rapport RSE depuis septembre 2017. Présenté annuellement par les entreprises, ce reporting contient 3 types d’informations.

- Informations sociales : dialogue social, organisation du travail, etc. ;

- Informations sociétales : égalité hommes/femmes, insertion des travailleurs handicapés, dialogues avec les parties prenantes, considération des questions de santé et de sécurité des consommateurs, etc. ;

- Informations environnementales : toutes les actions en lien avec le développement durable, comme la préservation des ressources ou la lutte contre la pollution.

RSE : que dit la loi en France ?

La place de la RSE dans la loi française est non négligeable. Le cadre législatif en France oblige les entreprises à une certaine transparence dans leur communication, notamment en matière de développement durable et des droits de l’homme.
La loi Pacte 2019 prend en compte la RSE et inscrit dans le Code civil la considération des enjeux sociaux et environnementaux dans la gestion des entreprises.
La loi sur la transition écologique et énergétique de 2015 impose aux entreprises une meilleure communication sur les risques climatiques et les incite à réduire l’empreinte écologique : promotion des énergies renouvelables, meilleure gestion des déchets, évolution vers un transport propre, lutte contre le gaspillage, etc.
Les lois Grenelle I de 2007 et II de 2010 définissent les obligations de reporting RSE pour certaines entreprises en France. Les entreprises soumises à la loi Grenelle doivent fournir au public des informations sur leur performance environnementale et sociale. Ce rapport annuel mesure leur implication au niveau de la responsabilité sociétale et du développement durable. Le fait de rendre publiques ces informations devrait inciter les entreprises à entreprendre des actions concrètes pour améliorer leur reporting.

L’insertion à l’aide des ETTI

L’ETTI ou Entreprise de Travail Temporaire d’Insertion utilise les contrats de mission pour favoriser l’insertion. Son objectif est de remettre sur selle des personnes exclues du monde du travail. À l’aide d’un suivi socioprofessionnel adapté, ces salariés reprennent peu à peu contact avec la vie sociale et les activités professionnelles. Les ETTI travaillent en partenariat avec des entreprises du secteur du BTP, du nettoyage, de la logistique ou encore de l’industrie.
Les engagements des ETTI dans la RSE se retrouvent dans la nature même de leur activité. Leurs actions dans le domaine social visent à redonner de la confiance aux chômeurs de longue durée et les rendre peu à peu autonomes jusqu’à la réintégration totale du marché du travail.

Les apports de la RSE aux entreprises

Les avantages de la démarche RSE sont multiples. Ils sont en ligne avec les enjeux du développement durable.

Une entreprise plus performante

La démarche RSE prend en compte les préoccupations sociétales et environnementales dans le traitement des activités économiques. Grâce à un dialogue en continu avec les parties prenantes, une information transparente et une gestion éthique des ressources internes, la RSE génère un cercle vertueux dans le fonctionnement de l’entreprise :

- meilleure définition des priorités ;
- réduction des risques de conflits ;
- accroissement du bien-être des salariés.

Ces actions entraînent une amélioration de la performance de l’entreprise et une réduction des coûts.

Une activité responsable et viable

Être à l’écoute des parties prenantes permet à l’entreprise d’anticiper les besoins du marché et l’évolution de la réglementation. Cette démarche facilite la mise en œuvre de produits ou services innovants, respectueux de l’environnement et en phase avec des attentes des consommateurs du secteur.

Une image positive de l’entreprise

Une entreprise innovante qui développe ses activités économiques de façon responsable vis-à-vis des parties prenantes est attractive. Son respect des principes du développement durable, ses actions en faveur des problématiques sociétales et environnementales ne peuvent qu’attirer de nouveaux talents. Elle obtient plus facilement la confiance et la fidélité des consommateurs.